« Ton vieux chum est parti ». La voix d’Éric Pedneault refoulait mal les larmes qui l’étranglaient. C’était samedi matin. Son père Yvon était mort dans la nuit.
Un drame qui est survenu à une vitesse folle.
Dans la dernière semaine de juin, Yvon avait prévenu les dirigeants du Journal de Montréal qu’il prendrait quelques semaines de repos : « Avec la mort de ma femme Jeannine, l’hiver a été dur », m’avait-il raconté le lendemain.
Deux ou trois semaines plus tard, Éric m’appelait. Yvon était à l’hôpital. Deux masses cancéreuses sur le foie. Il était confus et parfois délirant. Éric gardait espoir que les traitements permettraient à son père de guérir.
En août, j’ai reçu un appel. L’écran affichait “Yvon Pedneault”. J’ai rappelé tout de suite. La voix d’Yvon était distante. Les propos extrêmement confus. Impossible d’avoir une conversation. J’ai raccroché, le cœur gros.
CELUI QUI RESTE
Mon vieux chum est parti. Mais Éric reste. Fils unique. Orphelin de sa mère en novembre. Orphelin de son père le 26 août. Heureusement, Sylvie est à ses côtés depuis 17 ans.
Yvon ne souffre plus. Mais Éric, lui, reste. Mes pensées vont vers lui. Je le connais depuis sa naissance. J’ai dansé dans des partys chez les Pedneault avec sa mère Jeannine. Nous étions tous jeunes. Le Canadien venait de faire match nul 3-3 avec les Soviétiques au Forum. La vie était belle.
Éric reste. Son père et lui, c’était un amour fusionnel. Pedneault et fils. Ils s’appelaient cinq, huit, dix fois par jour. Éric est réalisateur aux sports à TVA. Il a donc souvent dirigé son père au hockey. Il a également œuvré à BPM Sports en 2018. Yvon y était déjà.
Le rêve de mon vieux chum était d’avoir une émission à BPM qu’il animerait avec son fils : « Pedneault père et fils ». Il en parlait depuis des années.
La vie continue. Peut-être qu’un jour on aura « Éric Pedneault… et fils et fille ».
DANS LE CALEPIN
– Il y a deux ans jour pour jour, Jeanette Zacarias Zapata, une jeune boxeuse mexicaine perdait lors d’un gala organisé par le groupe GYM. Elle relevait d’une défaite percutante trois mois plus tôt. Après avoir été deux ans sans boxer, elle est venue à Montréal pour gagner une pitance et elle est morte une semaine plus tard. À peine majeure. Ça fait deux ans et le rapport du coroner n’est toujours pas rendu public. Quel scandale épouvantable.