Crédit photo : Steve Caron / @lecaron
Maudit cancer. Mon cowboy fringant favori vient de mourir. Cancer de la prostate. Il n’avait pas 50 ans.
Je ne suis pas de la génération de Karl Tremblay. Mais quand un artiste a du génie, les époques ne comptent plus. Dans la même soirée, on peut écouter Frank Sinatra, Elvis, Félix, Janis, Beau Dommage, Dégénération et les Cowboys fringants. Ils ont tous cette fibre de l’âme qui vient toucher celui ou celle qui les écoute.
Karl Tremblay, le chanteur de Ron, mon Ron, est mort d’un cancer de la prostate. C’est un maudit cancer sale.
Karl, c’était le cowboy. Mais le motard, c’était mon chum Jean Pagé. Impliqué mur à mur dans Procure, cet organisme qui œuvre pour sensibiliser les hommes à surveiller ce cancer sournois qui est asymptomatique.
Je me rappelle quand Jean Pagé m’avait appelé un peu avant Noël. J’étais dans la salle de rédaction de La Presse. On se chicanait souvent, Jean et moi. Mais ce soir-là, son courage tranquille m’avait bouleversé. J’avais passé le mot à mes camarades de La Presse et plus jamais on ne s’est amusé à taquiner le beau Jean…qui avait la mèche courte.
Je l’ai accompagné pendant toutes ces années. Des rides de moto pour ramasser des fonds pour Procure, d’autres rides qui nous ont amenés en Californie, dans le Nevada, parfois en Ontario ou dans le Maine. On savait que Jean luttait contre ce cancer. Qu’il avait subi des opérations, mais jamais il ne se plaignait.
Et un jour, à Morin-Heights, nous nous sommes assis pendant des heures. Il m’a confié son testament d’homme et de commentateur vedette.
Puis, quelques mois plus tard, il est parti. Le Québec a eu beaucoup de peine.
Cette fois, le Québec est encore plus touché. Parce que la chanson s’adresse au cœur. À l’âme. Directement. Et Karl Tremblay avait ce génie. Il chantait et le cœur se remplissait.
Le motard et le cowboy sont partis. L’hostie de cancer reste. Jean Pagé et Karl Tremblay vous le diraient ce matin.
Même si vous n’avez que 45 ans, faites-vous tester. Et le toucher rectal n’est pas si pire que ça. Juste à prendre une bonne respiration.
LA REVANCHE EST DOUCE AU CŒUR DE L’INDIENNE
Personne ne peut dire ou écrire si France Margaret Bélanger y a pensé. Mais quand elle a déclaré que le Canadien était prêt à aller jouer à Québec gratos (à part la vente des billets évidemment), elle a piqué la CAQ et le bureau du premier ministre François Legault en plein cœur.
Comment un gouvernement de la CAQ peut-il se dépatouiller quand on allonge cinq millions pour deux matchs de hockey quand on coupe dans les banques alimentaires et que les profs vont débrayer la semaine prochaine ?
Il y a deux ans, France Margaret Bélanger se battait comme une tigresse avec la Santé publique et le bureau de François Legault. Le Canadien allait jouer à Las Vegas devant 18,500 personnes et à Montréal la SP (et non SS) obligeait les Glorieux à éparpiller 3,500 spectateurs dans le Centre Bell.
Elle s’était battue avec encore plus de conviction quand le CH affrontait le Lighting devant 20,000 personnes en Floride. Le bureau de Legault a refusé d’aider le Canadien et les fans pour la finale. Le virus devait être plus dangereux à Montréal qu’à Vegas ou Tampa.
Le CH a perdu un support vital des fans et des millions et des millions de dollars.
Deux ans plus tard, la revanche doit être douce au cœur de l’Indienne.
Ou plutôt, au cœur de la fille de Matane.
Même si elle ne le dira jamais…
