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MON VIEUX CHUM EST PARTI

Par Réjean TREMBLAY

Publié le

Tout le monde va parler de l’incroyable carrière de Jean-Paul Chartrand. Je leur laisse le soin de raconter à quel point il a marqué le journalisme sportif au Québec.

Mais le gars de Falardeau qui est parti pour son premier voyage à New York avec le Canadien en 1975,  n’oubliera jamais Jean-Paul Chartrand.

Il remplaçait Yvon Pedneault de Montréal-Matin pour le voyage. Un rare match le samedi soir au Madison Square Garden. 

Le vendredi, Jean-Paul a décidé de me déniaiser. Avec trois jours chez Berlitz pour tout anglais, je suis parti avec lui sur Broadway. Mettons que j’étais loin de la rue Racine à Chicoutimi.

Il m’a emmené au coin de la 42ème Avenue. À l’époque, c’était un bordel à ciel ouvert et un marché général de toutes les dopes du monde. 

– Icitte, le Bleuet, tu marches de travers pour toujours avoir le dos tourné vers le mur. Quand le couteau rentre, y a moins de chance de pogner le cœur ou le foie, m’a-t-il dit en me conseillant vivement de ne pas m’occuper des corps étendus sur le trottoir.

Puis Jean-Paul m’a rappelé qu’il avait longtemps travaillé à la police de Montréal. 

Je l’ai cru. Et j’ai prié Saint-David de Falardeau de me sortir vivant de ce coin de rues d’enfer…

TROP BIEN ÉCRIT

 Puis, on a repris quelques fois la route. À Buffalo, Jean-Paul a couru après un voleur jusque dans les salles de fournaises du Statler Hilton. Il était deux heures du matin et Jean-Paul reconduisait une dame à sa chambre pour s’assurer de sa sécurité quand il a aperçu le voleur sortant d’une chambre et fuyant à pleine course. 

La direction du Hilton a tellement été impressionnée que Jean-Paul a reçu un titre et une carte honorifiques d’agent spécial de sécurité pour les Hilton. Avec surclassement. 

Une autre fois, lors d’un vol entre Denver et Vancouver, Jean-Paul se remettait d’une soirée arrosée avec un coach quelconque. 

Dans l’avion, comme ça se faisait à l’époque avec nos machines à écrire, j’avais terminé un reportage quelconque sur un Glorieux. 

-Je suis malade. J’ai le goût de me vomir les tripes. T’aurais pas quelque chose à me donner pour demain ?

-Ouais, une petite entrevue avec John Van Boxmeer. 

-Serais-tu capable de me chier une page ? Je te revaudrai ça à Vancouver…

Ça me faisait plaisir, j’ai donc tapé un 800 mots sur le très ordinaire défenseur du Canadien. J’ai remis les pages à Jean-Paul.

Il a sorti son stylo et a commencé à rayer et à réécrire des passages. 

-Ben voyons, que c’est que tu fais là ? 

-C’est ben trop ben écrit, calvaisse. Y a personne qui va croire que c’est moi qui ai écrit l’article. Je vais le torcher comme il faut, faire des fautes, réécrire un peu croche pis ça va être parfait.

 Le lendemain dans le Montréal-Matin, l’article était parfait. C’était du Chartrand tout craché.

 Salut Jean-Paul…et mes sympathies à sa famille et à ses proches.

 C’était un cœur d’or. 

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