Crédit photo : NHL.com
Ça prenait un homme de 81 ans, un âge où on en a rien à cirer, pour ramener Patrick Roy dans la Ligue nationale.
Lou Lamoriello avait besoin d’un homme solide et passionné pour rallumer son équipe pour la poussée finale vers les séries.
Quand on regarde la fiche incroyable de Roy avec les Remparts et même dans la Ligue nationale avec l’Avalanche du Colorado, il est évident que Roy devrait être dans la grosse ligue à Bettman depuis au moins deux ou trois ans. En fait, il est surprenant qu’il ne soit pas à Ottawa avec les Sénateurs.
Mais la puissante mafia des directeurs généraux ne pardonne pas aux entraineurs qui lui tient tête. À part Mike Keenan, tous ceux qui ont voulu trop mener leur barque à leur guise ou qui, sacrilège suprême, ont osé défier l’autorité divine de leur directeur général, ont payé leur audace de leur carrière.
Qu’on pense à Ted Nolan, le très bon coach des Sabres de Buffalo qui a osé parler au propriétaire de sa situation. Il a été barré à vie dans la ligue par la mafia.
Patrick Roy a osé défier son ami Joe Sakic, il a payé de sept ans d’exil. Il ne revient que par une conquête extraordinaire de la Coupe Memorial et par la détermination de Lou Lamoriello d’envoyer promener qui il veut dans la vie.
UN HOMME FORT EMBAUCHE DES HOMMES FORTS
Heureusement qu’il y a Sweet Lou, un homme fort qui ne craint pas d’embaucher un homme fort. Patrick Roy a gagné quatre Coupe Stanley, il est membre du Temple de la Renommée et a vu son chandail retiré au plafond du Centre Bell. Ce soir-là, l’ovation qu’il a reçue venait du cœur. On tapait dans les mains avec amour. Comme on le faisait pour Guy Lafleur ou Maurice Richard.
Les années m’ont permis d’être avec le Canadien lors de son arrivée dans la Ligue nationale en 1986. J’étais à Calgary lors de son dernier arrêt du match contre les Flames. Et j’ai couvert la parade alors que le gringalet gars de 20 ans avait enlevé sa chemise sur le char qui le traînait à travers des centaines et des centaines de milliers de partisans.
Ma relation avec Casseau a toujours été assez spéciale. Dépendant des bouts traversés. Mais je n’oublierai jamais ce lendemain de conquête de la Coupe Stanley de l’Avalanche quand le téléphone avait sonné. C’était Patrick : «Tu te rappelles quand t’avais écrit que je devais cesser de me flageller lors de mon départ de Montréal…ben, je voulais juste te dire merci. Je l’ai jamais oublié », m’avait-il dit.
Tu réponds quoi ? Que je n’avais écrit que ce que je pensais, that’s it.
Faut que je vous dise que j’ai aussi eu droit à des conversations pas mal plus rock and roll dans d’autres circonstances…
LA FATIGUE DU CH CONTRE LES BRUINS
Comme le dirait un de mes chroniqueurs de hockey favoris, les joueurs de Martin St-Louis devaient être très fatigués en troisième période contre les Bruins de Boston. Ils avaient sans doute attendu une heure aux douanes dans leur jet nolisé à Logan Airport.
Pauvres petits.
Mais ce qui m’a agacé, ce n’est pas la fatigue des petits. C’est le jeu en attaque.
Par exemple, juste avant le 4ème but matraque en deuxième, David Savard a patiné jusqu’à la ligne rouge, a garroché le puck dans le fond de la zone des Bruins. Un défenseur l’a ramassé et les Bruins ont vivement contrattaqué. Montembeault a fait l’arrêt et Justin Barron a pris la rondelle, a patiné jusqu’à la ligne rouge, l’a dumpée dans le fond. Un Bruins l’a repris, a fait une passe et quelques secondes plus tard Danton Heinen redonnait l’avance aux Bruins. Simple de même.
Imagination de glaçon.
Mais il faut excuser nos petits gars, ils étaient fatigués…