Crédit photo : Vitor Munhoz/NHLI via Getty Image
Vous allez pouvoir lire des textes différents cette semaine dans les médias traditionnels, le Canadien ne joue pas.
À chaque année, il y a toujours un directeur des sports qui panique un peu une dizaine de jours avant le congé du match des Étoiles. C’est toujours le bon moment de suggérer un sujet de bon reportage sur un athlète ou une situation qui passerait dans le beurre en temps normal.
Le temps normal étant évidemment le CH.
Cette année, en voyant les 8,600 personnes qui ont encouragé les hockey féminin à Laval, je me dis qu’on devrait lire quelques portraits de joueuses. Perso, j’aimerais savoir comment Danièle Sauvageau qui a porté le hockey féminin à bout de bras vit tout ça…
Mais l’omniprésence du Canadien dans nos médias ne devrait pas cacher la forêt devant nous. Et la forêt, elle est dense et complexe.
NFL TODAY
Samedi, j’ai regardé le match du Canadien contre les Penguins. Crosby et les autres m’ont semblé bien plus lents que nos petits gars. Ce qui n’a pas empêché les petits gars d’en perdre une autre.
Mais je regardais la production. Les analyses. Dave Morissette, Patrick Lalime, ce cher Renaud. Les plans de caméras. Du boulot honnête dans les circonstances.
Mais hier, en regardant la NFL TODAY à CBS, je me disais que nos jeunes de moins de trente ans ont l’option de comparer les deux produits. Et j’en arrivais à une conclusion qui fait peur. Malgré la présence de la langue qui a longtemps protégé le marché francophone du Québec, on a de moins en moins les moyens de compétitionner.
Ce n’est pas de la faute de Dave, de Patrick ou de Renaud, c’est la loi du marché.
C’EST VRAI PARTOUT
Et c’est vrai également dans les dramatiques. Une fois par année, un diffuseur prend un gros risque financier et finance une série avec des moyens et un budget raisonnables.
La vérité, ce ne serait plus possible de faire Lance et Compte, les Filles de Caleb, Scoop, Urgence, Omerta, Fortier ou Casino avec les budgets d’aujourd’hui.
J’avais un beau projet. Le Septième. Qui racontait les batailles de pouvoir au septième étage d’une grande organisation de hockey.
Mais avec les coupures de budget, obligatoires dans les circonstances, et le politiquement correct qu’on impose par peur des wokes, ça devenait impossible de poursuivre. J’ai repris mes droits.
Mais au moins, je repars avec de nouveaux amis.
Sauf que tous ceux qui sont des réguliers de Netflix, d’Amazon, de Disney+ ou de Peacock avec Yellowstone, sont habitués à un accident d’hélicoptère. Ou à des décors somptueux. Pas obligés de mourir noyé dans sa baignoire.
Encore là, ce n’est pas de la faute des diffuseurs ou des producteurs. C’est une question de marché. En plus, ce marché est fondamentalement « Canadian ». L’argent ne vient pas au Québec selon les proportions d’écoute.
Mais tout ça devient compliqué à suivre un surlendemain de défaite.
Cette situation va finir par rattraper le Canadien. Je ne serais pas surpris que le CH se retrouve avec son propre réseau de télé. Après tout, Eye of The Tiger a montré la voie avec Punching Grace qui est devenu un producteur et diffuseur international.
Le calcul est simple. Avec 100,000 abonnés par match dit local, à 10 $, le Canadien engrangerait des récoltes de 60 millions par année. Et comme ce serait payant de faire les séries avec 1 million d’acheteurs par match, un effort pour aller chercher une vingtaine de millions de plus par série, serait sans doute de mise. En tous les cas, il y aurait des négos à mener.
Ajouter les revenus des droits nationaux négociés par la LNH et les recettes aux guichets et vous avez une équipe indépendante des médias dont les revenus doivent faire rêver Geoff Molson.
En plus, c’est le rêve. Tout devient de la publicité camouflée.
Mais pour vous convaincre de payer un dix piastres, il va falloir vous offrir une bonne équipe et des victoires. Dans le fond, ça protège le consommateur et le fan.
Et c’est pour demain.
