Crédit photo: NHL.com
C’en était presque cruel. La question pouvait se résumer par « on fait quoi de Brendan Gallagher ? »
Gilbert Delorme, un vétéran a défendu la place de Brendan Gallagher dans l’alignement du Canadien. Anthony Desaulniers et Maxim Lalonde avaient des hésitations qui s’inscrivaient bien dans le débat de l’émission du matin à BPM Sports.
Mais quand Alex Lanctôt, du haut de ses 22 ans, a passé Gallagher à la tronçonneuse, ça m’a fait mal au cœur. Après tout, je suis moi-même un vétéran du métier. Mais le hockey, lui, ne pardonne pas aux trentenaires qui ont trop ralenti.
J’ai tenté de me mettre à la place de Lanctôt. Il a 22 ans, donc il n’a jamais vu le Canadien passer proche d’une Coupe sauf lors d’une saison faussée par la maudite pandémie. Lui, il marche avec les promesses qu’on lui fait avaler. Qu’à force de perdre, le Canadien va repêcher de très bons joueurs et qu’un jour, ils seront bons.
Fait que pour Alex, garder un vétéran d’une époque qui remonte avant Geoff Molson, du temps du reset de Marc Bergevin, ça n’a pas trop de sens. Et il l’a dit avec beaucoup de conviction.
J’ai senti que le cœur de Delorme s’arrêtait une couple de secondes. Et le respect envers un vétéran qui a donné son sang et son corps pour le CH ? Et le rôle qu’un vétéran aussi fougueux peut jouer dans le vestiaire ? Son influence sur tous ses nombrils encore humides ? Gilbert s’est battu de toutes ses forces.
J’aime trop Gilbert pour lui rappeler que Serge Savard a terminé sa carrière avec les Jets de Winnipeg, que Steve Shutt a été échangé aux Kings de Los Angeles, que Guy Lafleur a été poussé à la retraite et a terminé sa carrière avec les Nordiques de Québec…
Sans parler de Larry Robinson, de Guy Carbonneau ou de Patrick Roy…
Fait que le respect, on repassera…
LA VRAIE QUESTION
Mais Gilbert pourrait gagner son pari par l’absurde. Qui accepterait le contrat de Brendan Gallagher dans la Ligue nationale ? Reste une éternité à écouler à plus de 5 millions par saison.
Et toute la LNH sait que Gallagher n’avance plus sur la patinoire et est incapable de bonnes présences s’il passe plus de 35 secondes sur la glace.
Et il y a une autre question très importante dont on ne connaît pas la réponse. Est-ce que Brendan Gallagher a le tempérament pour jouer au grand frère pendant trois ans en jouant sept ou huit minutes par match sur un troisième ou quatrième trio ? C’est un pensez-y bien.
Quand on réfléchit à toutes les données, Alex Lanctôt a raison. Mais Gilbert Delorme a peut-être aussi raison mais pour les mauvaises raisons.
Tant qu’à être pris avec Gallagher, Jeff Gorton et Kent Hughes sont aussi bien de jouer la carte du respect dû au vétéran.
Même s’ils n’en pensent pas un traître mot. De toute façon, les merveilleux fans gobent tout ce que l’organisation leur vend.
Ce soir…tonight…le numéro onze, number eleven, Brendan Gallagher…
Il mérite quand même une bonne ovation pour tout ce qu’il a fait. Vieillir, c’est pas de sa faute.