Crédit photo : Vincent Éthier/Eye of the Tiger
C’est ce matin que Vanessa Lepage-Joanisse retrouve les marmots du centre de la petite enfance les Vers à choux à Mont-Laurier.
Je suis content aussi qu’un caméraman soit sur place pour immortaliser le moment. Quand elle va descendre de l’auto en apportant sa ceinture que les enfants veulent voir. Puis, quand elle va entreprendre sa journée d’éducatrice.
J’écris cette chronique avec un grand plaisir. Même si quelques pauvres diminués vont trouver le moyen de vomir leur mal d’être parce qu’on parle en bien d’une femme.
Parce qu’en bout de ligne, la championne poids-lourd de la WBC aura eu droit à deux jours de congé et quelques articles dans les médias.
Et de bonnes images captées pour un prochain documentaire.
C’est évident que Vanessa Lepage-Joanisse n’a pas fait tout son chemin de croix pour quelques articles et un documentaire. Et plusieurs milliers de dollars. Elle l’a fait par amour. Par amour de la femme qu’elle est et par amour pour ceux qu’elle aime.
LES MILLIONS SONT POUR LES HOMMES
Le lendemain de la difficile victoire de Vanessa, Anthony Joshua allait chercher plus de 60 millions canadiens à Riyad en Arabie Saoudite pour passer un K.O. facile à Francis Ngannou. Ce n’était même pas un match de championnat du monde.
Et quand Joshua va affronter le gagnant du combat entre Tyson Fury et Olexandr Usyk, on va parler de dizaines de millions. Et de dizaines et d’autres dizaines.
Demandez donc à Marie-Ève Dicaire, longtemps championne du monde, combien de millions elle a touchés pendant sa carrière ?
C’est la preuve que le sport ne paye pas au mérite mais selon la capacité d’assoir des culs dans un stade ou devant un téléviseur.
Le tennis féminin, comme le golf, a longuement été un enfant pauvre du sport. Avec Steffi Graf et les sœurs Williams, les bourses dans les tournois ont fini par atteindre les sommes payées aux hommes. Mais ce ne sont pas les campagnes féministes qui ont fait le travail. Ce sont les joueuses qui ont donné un spectacle qu’on a été capable de vendre aux consommateurs.
Un jour, il se peut que les femmes obtiennent des bourses de plusieurs millions pour un combat. Ça voudra dire que les amateurs seront prêts à payer de gros dollars ou de gros rials pour les voir se battre.
Et le hockey féminin va vivre la même évolution. Peut-être qu’un jour, elles encaisseront des millions pour leurs matchs…
À moins évidemment que le capitalisme ne s’écroule et que les lois du marché cessent de s’appliquer. C’est déjà arrivé dans l’histoire récente de l’humanité. En Union Soviétique et en Corée du Nord.
STEVEN BUTLER
C’est très personnel. Mais je suis infiniment heureux pour Steven Butler. Heureux qu’il ait gagné. Heureux que Camille Estephan ne l’ait pas laissé tomber comme un vieux kleenex après sa dernière défaite.
Je suis juste heureux pour un homme encore bien jeune, qui tente de se construire une vie intérieure fondée sur la droiture et le sens de la famille. Ce n’est jamais évident…même pour ceux qui ont été élevés dans un monastère.
Alors, imaginez au Club de boxe Champion…