Crédit photo : The Athletic
Si Martin St-Louis a quitté Calgary et son équipe pour se rendre dans sa famille, c’est que ça doit être très sérieux. Ce n’est pas un plaignard. En mai 2014, St-Louis avait décidé, lors du décès de sa mère, en accord avec son père, de jouer le sixième match de la série éliminatoire des Rangers contre les Penguins de Pittsburgh. Encore mieux, il avait marqué le premier but des Rangers dans la victoire de son équipe.
Les infos distillées au compte-gouttes disent que le coach est retourné dans sa famille aux États-Unis pour un de ses fils. Le hockey, c’est important. Être père l’est encore bien plus.
Cela dit, depuis qu’il dirige le Canadien, Martin St-Louis a œuvré très fort à libérer tous ses joueurs de la pression de gagner. En fait, pendant toutes mes longues années de carrière, je n’ai jamais connu une situation semblable. Mais comme les fans achètent la proposition de Geoff Molson et de Jeff Gorton, je me dis que Martin fait bien d’en profiter.
Mais j’entendais Michel Therrien à TVA Sports samedi raconter son expérience personnelle derrière le banc du Canadien et je me disais qu’il n’y a pas que le hockey qui a changé.
Les fans aussi. Des générations de partisans exigeants ont fait place à une base bien tranquille et soigneusement « éduquée » par les télés et les radios partenaires du CH. Ce qui se passe depuis deux ans est une révolution dans la relation entre l’Organisation et ses consommateurs. C’est une fabuleuse opération de marketing qui devrait servir de base pour un cours au MBA à l’université. Et susciter l’admiration de tous les profs.
Mais là, le patron de la pastorale n’est pas à son poste. Personne ne semble être capable de dire quand Martin St-Louis retrouvera son équipe dans l’Ouest.
Mais souvent, dans une situation délicate, il y a un bon point à tirer. L’absence du coach fait que la pression va peser davantage sur les joueurs. Martin St-Louis ne sera pas toujours là pour lancer la bonne réplique, avoir le sourire qui désamorce une question un peu plus pointue et toujours voir le bon côté des nombreuses défaites de l’équipe.
Peut-être que les joueurs vont-ils même être obligés de réagir en adultes et ne pas laisser Martin St-Louis trouver des excuses et des explications matchs après matchs. Défaites après défaites.
Va falloir que cette équipe apprenne à gagner. Sinon, la reconstruction va être très longue. Le Canadien a 61 points après 68 matchs. C’est une « progression » de UN point sur la saison dernière. Heureusement, le CH avait perdu les matchs no 69 et 70 en 2023. On peut donc progresser de deux points.
Dernier mot. Je ne connais pas la raison exacte de l’absence de St-Louis. Mais le connaissant, faut que ce soit très sérieux. J’espère juste que les choses vont bien aller.
DANS LE CALEPIN – Le journaliste de RDS et promoteur Yvon Michel a connu une soirée particulièrement pénible jeudi soir au Casino de Montréal. Heureusement, Mathieu Germain sauvé une partie de la mise. Si vous voulez savoir à quel point c’était broche à foin, allez lire de magnifique texte de Francis Paquin à RDS.ca…