Bravo mesdames! Bravo Danièle Sauvageau. Non seulement les filles de l’équipe de Montréal ont vendu tous les billets de leur match au Centre Bell mais voilà qu’elles ont droit à l’hommage ultime. Les scalpeurs tentent de faire une passe sur le dos de leurs fans.
Bienvenue dans le monde de Taylor Swift et de Madonna.
Dans un sens, c’est dommage pour les amateurs ordinaires qui vont devoir maintenant payer deux fois le prix pour aller encourager leurs favorites. Mais les revendeurs sur Internet sont justement un des grands progrès de notre société.
Par ailleurs, Danièle Sauvageau a déjà laissé entendre que la Ligue était sans doute intéressée à aller présenter un match au Centre Vidéotron à Québec.
Ce n’est pas un match que Québec doit viser. C’est d’obtenir une équipe. Il y a un stade formidable, il y a des amateurs qui adorent le hockey qui l’ont cent fois prouvé avec les Remparts et avant avec les Nordiques bien aimés. Et il y a de l’argent. Beaucoup d’argent à Québec. Ces gens d’affaires ne sont pas nécessairement des célébrités mais ça monte vite dans les centaines de millions lors de certains soupers entre humbles citoyens de Bruno Marchand.
Je pense que c’est le moment choisi pour que des gens de Québec entreprennent les premières démarches. On sait que la Ligue professionnelle de hockey féminin ne restera pas à six équipes situées dans l’Est de l’Amérique avec l’exception du Minnesota.
On sait que le succès de cette première saison va susciter des ambitions chez le propriétaire de la ligue. Les millions, par dizaines, sont là. À aller chercher.
Je ne sais pas trop comment la future expansion du circuit va être menée. La ligue n’est pas constituée d’équipes indépendantes comme c’est le cas dans la Ligue nationale de hockey. Toutes les équipes sont la propriété de Mark Walter Group.
Danièle Sauvageau, la patronne de l’équipe de Montréal, se veut rassurante : « Je peux confirmer que les propriétaires de la ligue sont déjà au courant que Québec espère obtenir une équipe. Le message a été livré et entendu », de dire Mme Sauvageau.
Danièle vit une tempête d’émotions. Jamais elle ne pensait qu’elle aurait à gérer une situation compliquée par des scalpeurs : « Depuis ce matin que je reçois des textos et des messages de partisans qui veulent des billets. C’est évident que le hockey féminin gagne l’intérêt et les cœurs des amateurs. Pas seulement par le nombre de billets vendus mais aussi par les audiences à la télévision. Le réseau RDS est heureux comme TSN et Radio-Canada. En plus, avec nos matchs présentés sur YouTube, ma sœur par exemple qui vit en France peut suivre son équipe. D’ailleurs, il y a une poussée très forte de croissance pour le hockey féminin dans plusieurs pays européens », de dire Danièle Sauvageau.
J’aurais pu écrire quatre chroniques avec notre conversation. Ce sera pour une autre fois. Mais je lui laisse la conclusion. Je la trouve vraie et touchante : « On dirait que j’ai passé trente ans de ma vie à pousser une grosse boule vers le sommet d’une colline. Et tout d’un coup, je me retrouve avec d’autres comme moi qui ont poussé leur boule. On est là. Au sommet. Et on réalise que c’est pas mal moins difficile de faire redescendre la colline quand les choses se mettent à bien aller ».
Go ladies go !