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432 425 FOIS MERCI ! ET ON CONTINUE… 

Par Réjean TREMBLAY

Publié le

 La chronique sur Martin St-Louis de la semaine dernière a eu une portée de 432 425 personnes. C’est énorme s’est réjoui Hugo Raiche quand il m’a envoyé le relevé de statistiques de Meta. 

Hugo est le chef de pupitre de cette chronique. Tous les soirs depuis le mois d’août, il reçoit un texte. D’habitude, il y a au moins une ou deux erreurs dans les noms propres qu’il corrige dans une relecture. Il choisit les photos et fait la mise en page. Nous n’avons pas manqué un seul rendez-vous, c’est toujours lui qui complète le travail. Et le job est toujours fait. Un pro.

Ce ne sont pas toutes les chroniques qui rejoignent 432 425 personnes. Habituellement, quand ça concerne le Canadien ou le Stade Olympique, ça tire plus fort. Le plus facile serait donc de toujours parler du CH. Y aurait toujours quelque chose à dire. 

Mais ce n’est pas ça le métier. Si Charles Page s’envole au Népal pour conquérir le Mont Everest, ça mérite une partie de chronique. Que ça clique ou pas. Le départ de M. Brian Mulroney était l’évènement important du week-end, c’est de lui dont on a parlé.

Et aujourd’hui, on va traiter de la mort de Johanne Dufour-Lapointe, la mère des skieuses Dufour-Lapointe, une femme magnifique qui mérite cent fois qu’on souligne sa grandeur. 

Et si vendredi, c’est Juraj Slafkovsky qui est le sujet du jour, bien, on écrira sur le beau Juraj et ça donnera ce que ça donnera. Une portée de plusieurs centaines de milliers de personnes.

Ces lecteurs,  hommes, femmes et autres, j’ai souvent le plaisir de communiquer avec eux. Au hasard des rencontres et des conversations ou par les courriels et les textos que je reçois. 

Et il y a les spécialistes de la poutine. Ce sont les spécialistes des égoûts. Fred Brisson, pourtant un biker, est le meilleur depuis quelques mois. Il est grossier, vulgaire, en un mot…parfât. D’autres, comme Louis Patenaude ou Richard Lécuyer sont souvent en désaccord mais sont capables d’exprimer une idée cohérente dans un français fort convenable. 

Mais vous aurez compris qu’avec une portée de 432 425 personnes, la crème est de loin supérieure au petit lait. Mais on ne fait pas de la poutine avec du caviar. 

Donc, on continue avec le même plaisir. Et j’espère suivre les traces de Janette Bertrand. Après tout, elle a fait mon éducation sexuelle dans le Petit Journal dans les années 50. Entre deux photos de Brigitte Bardot.

JOHANNE DUFOUR-LAPOINTE

Crédit photo : Le Devoir

 Une femme magnifique est décédée. Du cancer du poumon qui a pris sept ans à la tuer. C’est Johanne Dufour, la mère des trois sœurs Dufour-Lapointe. Des médaillées olympiques dès Sotchi, une devenue médecin, les autres femmes d’affaires. 

Leur mère Johanne avait une maîtrise en marketing et menait une brillante carrière. Elle a tout abandonné pour se concentrer à l’éducation des filles. J’avais eu le malheur d’écrire à Sotchi qu’il n’est pas certain que les trois skieuses auraient connu la même carrière si elles avaient passé par des années de garderie à 7 $. Oh que je m’étais fait ramasser par les madames de Radio-Canada. Elles avaient sans doute raison puisque le doc Mailloux est mort.

Mais j’avais retrouvé Mme Dufour à Pyeongchang et je l’avais trouvée bien amaigrie. Sans cette énergie débordante que je lui avais connue.

 Et voilà ce que j’écrivais en février 2018. Il y a six ans dans le Journal de Montréal :

« Cette femme de tête, si forte, je l’ai trouvée amaigrie à Pyeongchang.

Et pourtant…

Et pourtant, elle n’a rien perdu de sa détermination. Mais la route a été rude : « C’est arrivé tout d’un coup. J’étais dans la cuisine en train de préparer un plat. Sans avertissement, rien. Comme un coup de couteau dans le dos. Je suis tombée par terre. Hors de combat », me racontait-elle hier pendant que ses filles posaient pour les photos.

« Ce coup de couteau, c’était la tumeur. Dans le fond, ça m’a sauvée. J’ai su tout de suite. Le poumon dévoré par le cancer. Même pas opérable. J’ai eu droit à des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie, les deux en même temps », dit-elle.

Le ton change. L’essentiel, ce n’est pas la maladie. L’essentiel, c’est la vie. Johanne Dufour ne reproche qu’une chose aux médecins qui l’ont soignée : « Je sais que je n’avais que 15 pour cent de chances de survivre. Mais c’est la façon dont ils te l’annoncent et qu’ils te mettent devant les statistiques. C’est simple, c’est mon mari qui a cru que je pourrais vivre, c’est lui qui me l’a fait sentir. Le 15 pour cent, c’est lui. 15 pour cent, c’est quand même pas rien », reprend-elle. »,

J’arrête là mais vous avez compris qu’elle aura vécu six autres années après cet article. Six années où elle a vécu dans le soleil, Même quand c’était nuageux ou qu’il pleuvait. 

Six ans, c’est pas rien.

C’est assez pour le voir le Canadien gagner une Coupe Stanley…

ÉditoLa uneRéjean Tremblay

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