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LEAFS-BRUINS : NOUS SERONS TOUS MORTS MES FRÈRES

Par Réjean TREMBLAY

Publié le

DES JUGES ET DES TROP PASSIONNÉS

Crédit photo : Vincent Éthier – Eye of the Tiger

  « Un vol ! » s’est exclamé un commentateur surexcité. 

« Une enquête !» a demandé mon ami Jérémy Filosa qui s’ennuie déjà de sa plage…

Je ne vous parle pas de Laurent Poulin qui a laissé déborder son surplus d’émotivité. Lui qui connaît sa boxe encore mieux que Joyce Tremblay. 

Que des ti-clins hurlent sur les égouts sociaux que le promoteur a acheté les juges, que les juges au Casino ont reçu des enveloppes, qu’ils ont été achetés, je suis capable de vivre avec ces excès d’ignorants et de ti-counes. 

Mais que des gens sérieux oublient comment se passe un gala de boxe et quels sont les rôles joués par la Régie des alcools, des courses et des jeux, par les promoteurs, les hommes de coin et les boxeurs, me trouble  davantage. 

Parce que ces spécialistes dans les médias sont justement payés pour expliquer et donner le pourquoi et le comment de certaines situations.

Si je me fie à mes émotions et à l’allure globale du combat entre Erik Bazinyan et Shakeel Phinn, je suis convaincu que Phinn a gagné le combat.

Mais si j’additionne le résultat de chaque round noté individuellement pendant l’affrontement, j’arrive à 95-95. 

C’est l’énorme différence entre le ressenti et le jugement tel qu’il est appliqué dans le monde de la boxe.

Selon moi, Bazinyan a gagné de peine et de misère le deuxième round. Laurent Poulin l’a donné à Phinn. Mais j’étais assis à six pieds du ring, Laurent était à la maison. De toute façon, selon ma carte, Bazinyan a gagné 10-9 ce round. De justesse.

Mais Phinn a facilement gagné le neuvième round en dominant Bazinyan et en l’amenant à la limite de la résistance en fin de round. Total du score : 10-9 pour Phinn.

En trois ou quatre occasions, Phinn a dominé des rounds qu’il a gagnés 10-9. En trois ou quatre occasions, Bazinyan a arraché de justesse des rounds qu’il a gagnés 10-9.

N’oubliez pas que les juges remettent leur pointage à la fin de chaque round et ne peuvent corriger par la suite leur jugement sur les trois minutes disputées. 

Globalement, si j’étais un fan qui n’a pas scoré le combat, je crie que Phinn méritait la victoire.

Si je suis un juge qui marque le combat round par round, ça se peut que j’arrive à 95-95 à la fin.

DES ÉLÉMENTS DE SOLUTION

 En fait, il faudrait sans doute oublier la tradition que ça prend une chute au plancher pour qu’un juge donne un 10-8 à l’agresseur. Si Phinn avait reçu des 10-8 pour les deux ou trois rounds qu’il a dominés, il gagnait par décision unanime. Et tout le monde, sauf Bazinyan et Camille Estephan, repartait satisfait.

Dans la vraie vie, Bazinyan sait que Phinn a livré un meilleur combat, qu’il a donné plus de coups en puissance et qu’il l’a dominé physiquement dans le contrôle du ring. 

Mais Bazinyan sait aussi qu’il a été capable de gagner quatre ou cinq rounds avec son jab et des coups précis même s’ils ne semblaient pas ébranler Phinn.

Par ailleurs, là où Bazinyan a perdu, c’est au niveau de la confiance placée en lui. Il n’a pas suivi les recommandations de son coach Marc Ramsay à partir du quatrième round et s’est laissé pousser vers les câbles beaucoup trop souvent.

Avec ce nul arraché par la peau des fesses il protège son classement international. Mais le message a été envoyé. Depuis la mort de son père, Bazinyan semble avoir perdu l’œil du tigre. Et Shakeel Phinn vient sans doute de lui rendre un grand service en livrant à coups de droites le vrai message. Wake up man.

L’INTÉGRITÉ DES JUGES

Ce qui est intolérable, ce sont ces attaques grossières lancées de leur sous-sol par quelques guerriers en bobette sur l’intégrité des juges.

Faut dire que le promoteur et confrère de RDS Yvon Michel a parti le bal en s’attaquant publiquement au juge Benoît Roussel. Il a pointé du doigt un individu et non la fonction. Ça s’appelle de l’intimidation. Du bullying. D’ailleurs, il a été suspendu même si la RACJ n’a pas été très sévère dans l’application de la suspension.

Cette fois, c’est Jack Woodburn, le vétéran juge qui a donné 96-94 à Bazinyan qu’on attaque. Qu’on isole. 

Savez-vous comment gagnent ces juges passionnés par leur sport pour une soirée de travail ? 130 dollars. 

Plus des grenailles s’ils sont impliqués dans un combat sanctionné par une fédération internationale. 

La Régie demande à sept juges de se partager les combats pour une soirée normale. Le nouveau patron des sports de combat pour la Régie est le criminaliste Jean Gauthier. Il fera oublier enfin Michel Hamelin. Il a commencé à la Régie comme juge. Pensez-vous qu’un promoteur a déjà offert une enveloppe avec trois bruns pour l’acheter ? Si oui, allez voir le Doc Mailloux de votre quartier, ça presse.

On l’a vu jeudi, une finale relevée entre deux boxeurs québécois a le don de susciter les passions. 

On a juste le temps de retrouver son calme avant le 6 juin. Steven Butler contre Patrice Volny. Si ça se rend à la décision des juges, on fait quoi ? On appelle un psy pour calmer les commentateurs ?

  

Crédit photo : Pottershousechruch.ca

LEAFS-BRUINS : NOUS SERONS TOUS MORTS MES FRÈRES

 Mon confrère et ami Charles-André Marchand, un ancien du beat du Canadien pendant des années, en a écrit une bonne pendant le match entre les Bruins et les Leafs samedi soir.

« Je regarde le match entre les Bruins et les Leafs. Nous serons morts mes frères avant de voir le Canadien jouer à ce niveau! » C.A MARCHAND

Charles-André est un poète. Il est encore jeune. Et excessif. 

Mais j’aime mieux cette poésie que les habituels farces sur les « chokeux » de Toronto. Si perdre en prolongation du septième match contre une des meilleures équipes de la ligue fait des Leafs des « chokeux », alors, on est quoi à Montréal ?

Même pas foutus d’essayer de se faire inviter à la grande danse du printemps.

Mais il faut espérer. Juraj Slafkovsky a de la graine de grand joueur. Kaiden Guhle peut devenir un solide défenseur. Et peut-être que le jeune Lane Hutson pourra se développer en un bon quart-arrière à la défense.

Pensez-vous que votre duo de gardiens va faire très peur au reste de la Ligue nationale ?

Cela dit, tout le concept de la reconstruction du Canadien tant défendu et surtout acheté par les fans de l’Organisation repose sur trois facteurs.

-Il faut qu’à moyen terme Kent Hughes et Jeff Gorton soient meilleurs et supérieurs qu’au moins 16 de leurs confrères directeurs généraux. Et pour espérer atteindre un carré d’as, ils doivent battre 27 de leurs semblables. 

-Les dépisteurs et les responsables du développement des joueurs doivent être meilleurs qu’une vingtaine de leurs collègues.

-L’entraineur Martin St-Louis doit être supérieur à une vingtaine de ses confrères de la Ligue nationale.

Pour l’instant, Caufield, les gardiens, Guhle, Suzuki et la plupart des autres sont de l’ère Bergevin. Juraj Slafkovsky permet l’espoir en Gorton et Hughes. 

Je dis donc à Charles-André Marchand de ne pas s’inquiéter. Lui ne sera pas mort quand le Canadien va jouer un septième match en séries éliminatoires.

Et je dis à Louis Grégoire, dit Louis de ville Mercier, qu’il est capable de faire beaucoup mieux. Les Leafs des « chokeux », faut se garder une petite gène. Et regarder dans sa propre cour. 

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