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« PENSES-TU QUE BOB PROBERT DORMAIT L’APRÈS-MIDI D’UN MATCH ? »- GILBERT DELORME

Par Réjean TREMBLAY

Publié le

Crédit photo : @hockeyfights/X

Heureusement, la Ligue nationale, et à son niveau la LHJMQ, est sortie de cette tornade infernale de la violence.

Ça ne veut pas dire que le jeu n’est pas viril comme dirait René Lecavalier. La série entre les Panthers de la Floride et les Bruins de Boston a tout des grandes séries du passé. Intensité, robustesse et faut le dire un peu d’intimidation. 

Matthew Tkachuk et Sam Bennett sont intimidants Mais ils n’ont pas besoin de se battre.

Et ça ne donnerait absolument rien aux Bruins d’avoir un bagarreur « officiel ». Selon le Code Laraque, il n’aurait pas le droit de s’attaquer à un joueur de premier trio comme Tkachuk.

On pourrait déplorer qu’un shérif ou un goon a sans doute perdu son emploi dans la LNH. Mais c’est une fausse impression puisque le nombre de joueurs par équipe demeure le même. Ça veut dire qu’un habile patineur a trouvé une place sur un quatrième trio jadis dominé par les matamores.

UN STRESS CAPABLE DE TUER

  J’ai connu John Ferguson. J’ai très bien connu Dave Schultz qui était fin comme tout en dehors de la patinoire. Et j’ai couvert le Canadien dans les grandes années de Guy Lafleur… Et de Pierre Bouchard.

À cette époque, chaque équipe avait son policier. Pierre Bouchard était celui du Canadien. Personne ne peut deviner à quel point Pierre Bouchard était un gentleman et un homme sensible. Mais il devait se battre pour gagner sa vie… Et aider son équipe à gagner contre les Broad Street Bullies et les Big Bad Bruins.

C’était un job de fou. Générant un stress abominable. Une volée dans un combat pouvait signifier la fin d’une carrière.

Un soir pendant les séries, Bouchard s’est fait étendre par Stan Jonathan. Pierre ne portait pas de casque, Jonathan en avait un. Et tous les premiers coups de Gros Pierre avaient atterri sur le casque. 

Malgré les belles paroles d’Irving Grundman, le directeur général du Canadien, Bouchard a été échangé dans l’été. Il n’était plus champion du monde et Gilles Lupien était prêt.

Pensez-vous que Gilles Lupien aimait se battre ? Il haïssait cette partie de la job à s’en confesser. D’ailleurs avec Enrico Ciccone, son employé dans son bureau d’agents, il a mené une lutte sans merci contre les bagarres et la violence. 

DES MORTS INUTILES

 Je ne reviendrai pas sur les trop nombreux suicides des bagarreurs victimes de commotions cérébrales à répétition. 

Mais j’aimerais vous transmettre les propos de Gilbert Delorme qui a joué plusieurs années avec les Red Wings… Et Bob Probert.

« C’est un stress épouvantable. Nous-autres, le jour d’un gros match, on s’entrainait, un mangeait le repas du midi, on faisait un petit somme pour être prêts et on s’en allait à l’aréna. Bob Probert, lui, penses-tu qu’il fermait l’œil l’après-midi ? À chaque match, il y avait un batailleur de 6 pieds et 3 pouces qui l’attendait. Chaque équipe avait son toffe. C’est pas pour rien qu’autant de ces gars-là, incluant Probert, ont eu de gros problèmes de consommation. Fallait qu’ils s’aident à gérer le stress », de raconter Gilbert.

Ce qui ne l’empêche pas de trouver que Matthew Tkachuk à une face à claques…

Quand même, d’autres bagarreurs célèbres comme Joey Kocur à Detroit ou Georges Laraque avec les Oilers et les Penguins semblent avoir su gérer très bien ce stress qui a rendu malades chroniques tant de leurs collègues.

Mais ne vous trompez pas, Georges a souffert de la même anxiété horrible. C’est juste qu’il a trouvé des moyens naturels et spirituels pour garder son équilibre d’homme. D’ailleurs, je reviens avec l’histoire demain…

Heureusement, on peut croire que d’ici sept ou huit ans, tous ces juniors et tous ces joueurs des collèges américains qui auront grandi dans un environnement où les bagarres sont interdites, vont faire changer  les choses pour de bon.

De toute façon, il y a des sports pour les combats. Boxe, judo, MMA, jiu-jitsu, karate…

C’est rare que Christian Mbilli monte dans le ring en patins…

Crédit photo : Photo Le Quotidien, Gimmy Desbiens

STÉPHANE OUELLET EN DEUIL

 Un vieil ami est décédé la nuit dernière au Saguenay. René Tremblay a été un patron de la radio comme il ne s’en fait pas toujours. Un passionné. Je l’ai connu à CFIX avec Jeff Filion qui animait l’émission du matin à 20 ans. Il était déjà bon. 

Puis, René est devenu le beau-père de Stéphane Ouellet. Et un grand-père. Pendant plusieurs années, c’est lui que j’appelais pour avoir des nouvelles de Ouellet. Stéphane était couvreur et œuvrait dans la construction, parfois chauffeur de camionnettes…

Mais surtout, il semblait heureux. 

Un autre géant du Saguenay a subi un acv très sévère. Louis Champagne, qu’on appelait le André Arthur du Royaume, repose à l’hôpital depuis trois semaines. Son état inquiète.

On ne peut que souhaiter du courage à tous ceux qui sont proches de ces géants…

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