ET CHRISTIAN MBILLI FAIT POUSSER SES DENTS
QUÉBEC – On était au petit déjeuner. Camille Estephan et son partenaire et ami Eli Chouweiri racontaient des histoires de leur enfance au Liban.
Comment les Chrétiens et les Palestiniens s’étaient retrouvés mêlés à une guerre assassine. Comment leur vie de gamins avait été bouleversée par les tirs de mitraillettes et de canons. Comment les attentats et les enlèvements ponctuaient leur journée à l’école française de la ville…
Comment tout ce qui fait baigner dans le sang le Liban, Israël et surtout Gaza étaient déjà sinistrement en place.
Estephan a pris son téléphone et a cherché une photo. Des immeubles à logements à moitié détruits par les bombes et les tirs : « J’avais cinq ou six ans quand cette photo a été prise. Notre logement était juste ici », dit-il en montrant ce qui m’a semblé être le sixième étage.
« Et nous, on vivait dans un immeuble tout près », précise Eli.
Crédit photo : Eye of the Tiger
LE BONHEUR À QUÉBEC…ET AU QUÉBEC
Vous le savez, Camille Estephan a bâti un empire financier. Et une compagnie de promotion qui peut parler d’égale à égale avec les grandes compagnies internationales comme Top Rank ou Matchroom.
« Mais quand je suis arrivé au Québec comme réfugié, j’étais raide pauvre. J’ai gagné quelques dollars et quand j’ai eu $70,000 dans mon compte de banque, je l’ai tout investi. Je voulais m’obliger à recommencer à travailler aussi fort avec une motivation de survivant », de reprendre Estephan.
Puis, on s’est mis à parler de Québec, la plus belle ville d’Amérique, du bien-être qu’on y trouvait et de l’attrait qu’elle exerce. Insatiable, il posait plein de questions sur la Vielle Capitale. Son choix est déjà fait, plus Eye of the Tiger va prendre de l’importance, plus Québec va en profiter. Montréal a perdu beaucoup de son charme depuis quelques années et Estephan trouve que c’est difficile d’y attirer une clientèle sérieuse à cause des problèmes de circulation. Et de tout le reste qui fait tant sourire Valérie « Cônes » Plante.
Et il est allé encore plus loin : « Nous avons des problèmes au Québec, c’est évident. Nos gens ne sont pas assez fiers de leur nation. Mais nous sommes accueillants, généreux et pour quelqu’un qui a grandi à Beyrouth, je te jure que Québec et nos villes sont sécuritaires. C’est important de vivre avec un sentiment de sécurité », de dire Estephan.
D’ailleurs, il défend bec et ongles les jeunes qui travaillent dans ses bureaux à Dorval ou à Québec : « Nos jeunes Québécois, gars ou femmes, sont brillants, audacieux et entrepreneurs. Ils sont plus de cent dans nos bureaux et c’est un plaisir de les voir se développer », dit-il quand il parle de son monde.
Quelques heures plus tard, on s’est retrouvé au Centre Vidéotron. Après les palabres officiels et les réponses gentilles des boxeurs, Estephan a demandé à Bob Arum, 92 ans, et à Christian Mbilli, Québécois d’adoption, de se joindre à lui. Les trois ont posé enveloppés par un drapeau québécois. Un des plus beaux au monde, a même ajouté Estephan.
Ça dû faire plaisir à Bob Arum. Il a tellement aimé la Vieille Capitale qu’il est venu avec madame Arum.
Elle n’avait pas fait le voyage à Londres ou à Riyad…
Crédit photo : Eye of the Tiger
MBILLI : LES DENTS LUI POUSSENT
Stéphane Larouche avait l’habitude de blaguer avec Lucian Bute la veille de la pesée : « Regarde Lucian, les dents lui poussent », disait-il.
Hier, tout le monde l’a remarqué, les dents de Christian MBilli poussent fort. Ses traits sont tirés et étirés et il a même dû se reprendre pour une première réponse tellement les effets de la coupe de poids se faisaient sentir : « C’est difficile, a reconnu MBilli. J’ai pris de la masse musculaire et ça rend la perte de poids plus difficile. Je bois encore un peu mais je devrais passer en déshydratation ce soir (hier) » de dire MBilli.
Le danger de ces coupes de poids sont évidents. Le boxeur risque de laisser beaucoup d’énergie avec les livres perdues. On a vu David Lemieux souffrir l’enfer. Et un soir, il y a une éternité, Mario Cusson s’était littéralement évanoui dans le ring tellement il s’était déshydraté.
Ce soir, Mbilli va tomber dans le riz pour reprendre des énergies.
J’espère qu’il aura récupéré demain soir parce que son adversaire, Sergiy Derevyanchenko avait des dents normales, lui.
Mais quel gala quand même !
LA FIN DES SPORTS À RADIO-CANADA
Jean Pelletier avait tenté le coup il y a une vingtaine d’années en tassant Yvon Vadnais pour que l’information générale prenne le contrôle des sports à Radio-Canada mais il s’était planté.
Cette fois, on a profité de la fin des Jeux Olympiques à Paris pour passer la hache dans un secteur légendaire de la télé nationale. Celui de René Lecavalier, Jean-Maurice Bailly, Richard Garneau, Jean Pagé, François Faucher, Marie-Josée Turcotte et une phalange de bons professionnels.
Ils sont des dizaines à se faire tasser. Vont travailler maintenant à l’information générale ou dans le secteur Culture et divertissements.
J’ai hâte de voir débarquer la Culture à une conférence de presse de Yan Pellerin que je salue au passage.
Bonne retraite à Jean-François et les huit autres…
Et perso, ça conclut une belle aventure à BPM Sports. Plus de 180 chroniques écrites dans le plaisir de vous retrouver.
À la revoyure, ailleurs.