RIYAD, ARABIE SAOUDITE – On était dans le bus revenant à l’hôtel. Et à vrai dire, on était ébloui par la beauté de Riyad. Des fois, on dirait un gros Las Vegas. Pourtant si Vegas est surnommée la ville du péché, ce n’est pas la réputation de Riyad. Posez la question à vos voisins, vous allez être épeurés par les réponses.
En roulant, Arslanbek m’a lancé :
– Réjean, tu veux une bonne histoire ?
-Ça fait quatre jours que je suis dans la brume, mets-en…
Et Arslanbek a commencé à raconter une histoire digne d’un film.
En 2015, le jeune Russe est parti du Daghestan pour son premier pèlerinage à La Mecque. Mais il avait choisi le mois de juillet : « C’était complètement fou. Il faisait 42, 45 degrés. La chaleur était insupportable. J’ai commencé par me rendre l’Al-Masjid Al-Nabawi, à Médine. C’est là qu’est né le prophète. Cinq ou six heures de route dans un autobus. À mi-chemin, dans la nuit, le bus est tombé en panne. En un quart d’heure on cuisait. On a arrêté des voitures privées pour que les femmes et les enfants puissent monter à bord. Deux par deux. Après, les hommes plus âgés et à la fin, il ne restait que moi. Cette fournaise me tuait. Quand j’ai pu prendre une voiture, jamais de toute ma vie, je n’ai été aussi fatigué. C’était terrible », de raconter Makhmudov.
Il m’a invité lundi à me rendre à La Mecque. Je l’ai remercié de son invitation. Ça va être pour un prochain voyage…quand je ne serai pas mourant.