Crédit photo : The US Sun
Quand on porte le regard et l’attention sur toute la saison du Canadien, on peut conclure que ce fut décevant en terme de résultats mais en même temps porteur d’espoir.
Cette équipe, en apparence, s’est écroulée lamentablement. Mais dans les faits, c’est beaucoup moins probant.
Les blessures ne sont pas une excuse mais il est évident que l’absence pendant des mois de Kirby Dach a beaucoup nui à l’équipe. Le deuxième trio qui a fait défaut lors de nombreux matchs aurait bénéficié de ce solide gaillard de 6 pieds et 4 pouces.
Mais il ne faut pas non plus s’imaginer que Martin St-Louis perdait l’équivalent de Sidney Crosby dans sa jeunesse. Les saisons de Dach sont très modestes tant à Chicago qu’avec le Canadien. Mais c’est un joueur fiable et imposant.
En fait, le CH s’est maintenu dans le mixte pour reprendre l’expression de Geoff Molson jusqu’en février. Le signal que la direction avait fait une croix sur la saison est venu de l’échange de Sean Monahan. Il va terminer la saison avec 60 points et 26 buts. En plus, c’était un vétéran stabilisateur au sein du Centre de la petite enfance que constitue cette équipe du CH.
Depuis son départ, le Canadien joue pour 400 environ.
MAIS L’ÉQUIPE SE FORME
Décevante saison mais en même temps, une saison remplie d’espoir. On a réglé le problème des gardiens de but. En attendant de se retrouver en finale pour la Coupe Stanley, Montembeault et Primeau font le travail.
La défense est atrocement jeune. David Savard est le vétéran. Le grand père. Mike Matheson est le grand frère. Je sais que plusieurs comme Gilbert Delorme se plaignent de son jeu défensif dans son territoire mais il y a toujours un prix à payer pour un marqueur de 60 points chez les défenseurs. Pensez-vous que Paul Coffey ou Kristopher Letang étaient toujours fiables en défense ?
Peut-être que Jeff Gorton pourrait être tenté d’échanger Matheson mais compte tenu de l’âge de ses autres défenseurs, ce serait une erreur. À moins de souhaiter une reconstruction jusqu’en 2035.
Il faut réaliser à quel point ’équipe est jeune. Aucun joueur, à part David Savard, Brandon Gallagher et Joël Armia, n’était de ce monde quand le Canadien a gagné sa dernière Coupe. Quand ils vous parlent de la grande tradition du CH, dites-vous que c’est pour vendre de la guenille à fort prix. Personne ne s’en souvient dans l’organisation à part Geoff Molson.
Un de mes deux connaisseurs de hockey que je consulte régulièrement, n’en revient pas de la jeunesse et du talent des défenseurs du Canadien. En plus, Lane Hutson et Logan Mailloux ont montré de beaux signes à leur premier match dans la Ligue nationale. Surtout Hutson.
L’attaque manque de punch sous pression. On l’a vu souvent cette année. Ne cherchez pas ailleurs la raison de ces 26 défaites par un but. Lundi contre les Red Wings, c’était encore plus évident. Les Wings ont accéléré la cadence en troisième et les jeunes à St-Louis ont vite été incapables de suivre. Manque de désir, manque de hargne et manque de cœur.
C’est justement cet aspect qui sera à améliorer grandement la saison prochaine. Martin St-Louis a trouvé toutes les formules de la poésie du 17ème siècle pour expliquer les défaites et louanger les efforts de ses gamins. Mais c’est connu que les calinours font rarement des guerriers vainqueurs.
Déjà Geoff Molson a déclaré qu’il voulait que le CH se batte pour une place dans les séries éliminatoires. C’est lui le patron. Et Jeff Gorton ne pourra pas démotiver ses joueurs comme il l’a fait en septembre dernier.
Je pense qu’en octobre, on va enfin voir le vrai Martin St-Louis. Le grand compétiteur, le grand gagnant que j’ai connu comme joueur.
Je ne pense pas qu’il va jouer une année de plus à l’animateur de pastorale.
L’espoir, c’est que les jeunes du Canadien prennent de la maturité et trouvent le goût de la victoire. Et la haine de la défaite.
Le talent est là. Et abondant. Reste à créer l’étincelle.