ET OSLEY IGLESIAS LES DÉMOLIT TOUS… INCLUANT VOLNY
Crédit photo : Jean Brouillard/Facebook
QUÉBEC – La photo de ces géants glorieux est venue me toucher en plein cœur. Normal, c’est une photo d’hommes jeunes. Et j’étais jeune quand j’ai couvert les quatre saisons de conquête de la Coupe Stanley d’affilée.
Comme ça se faisait dans le temps. Dans les mêmes avions, partageant souvent des rangées de sièges dans les vols commerciaux ou se faisant servir son poulet à minuit par Guy Lafleur après avoir flanqué une autre dégelée aux Penguins de Pittsburgh.
On mangeait vite avant de retourner au clavier de la machine à écrire pour terminer les textes que je déposerais en papier à La Presse.
Parfois, dans l’avion après une couple de bonne bière, Yvon Lambert jetait un coup d’œil par-dessus mon épaule sur l’article en train de s’écrire : « Aie ! Cliss de cliss ! Le gros Korab, c’est lui qui a refusé de se battre. Écris comme du monde ! ».
Le lendemain Lambert lisait quand même dans le journal qu’il avait regardé ailleurs quand Jerry Korab des Sabres l’avait invité à danser. Et j’avais droit à un autre «Cliss» dans le vestiaire.
Avant qu’Yvon ne réponde avec franchise aux questions. Le grand numéro 11 était magistral pour flairer et décrire l’ambiance dans le vestiaire. C’est souvent vers lui qu’on se tournait quand le Canadien en perdait une…de suite.
Une année, le Canadien a perdu huit matchs en saison régulière. Plus un autre dans les séries. Et un dans les matchs hors-concours.
En plus, les gars avaient gagné le match des Étoiles dont ils formaient le cœur de l’équipe et battu les Soviétiques au passage.
À Denver, après une rare défaite en février ou mars, Serge Savard avait rassuré les journalistes en rappelant que les Expos perdraient plus de matchs en une semaine que les Glorieux dans la saison. Suffisait d’un programme double. Il avait raison.
DES HOMMES
Je regarde la photo. Ken Dryden, grand écrivain et ministre au gouvernement fédéral, Scotty Bowman, le brillant et rusé coach qui savait enflammer ces géants. Yvan Cournoyer, le capitaine et Serge Savard, le leader dans les avions avec ses pantoufles en phentex tricotées par Paulette, le grand Larry Robinson, fils de la ferme et cœur d’or, Doug Risebrough devenu un directeur général, Jacques Lemaire, l’inventeur de la trappe et de tellement d’idées nouvelles dans le hockey, de Guy Lapointe, joueur de tours et homme sensible, Steve Shutt, si drôle et modeste mais homme de caractère, et même Rick « Rico » Chartraw né à Caracas qui s’est marié il y a 17 ans. Tous les joueurs de l’équipe doivent être encore surpris de l’apprendre.
Il manque deux gros morceaux. Michel Bunny Larocque et Guy Lafleur. Je n’écris rien sur Lafleur, vous savez déjà tout de lui. Même si vous avez 16 ans.
Après toutes ces années, ils sont restés des camarades. À part le gars d’Alma, si j’avais un problème, je pourrais appeler n’importe qui de la bande et j’aurais un coup de pouce. Ils étaient bâtis de cet acier.
OSLEY IGLESIAS LES DÉMOLIT TOUS
Je suis passé par le Bonne-Entente hier avant-midi. Osley Iglesias s’entrainait dans le gymnase de l’hôtel. Un animal féroce. Camille Estephan ne le sait peut-être pas mais son futur champion du monde cognait comme un déchaîné hier.
En discutant avec son coach et son gérant, on m’a expliqué qu’Iglesias avait dû faire du sparring avec des lourds ou des lourds légers parce que les autres tombaient au premier round et quittaient le camp en Allemagne sans demander leur compte.
Même Patrice Volny qui venait de battre Steven Butler s’est retrouvé sur le tapis. Et il a vite trouvé qu’il n’avait pas à se faire démolir pour gagner sa vie.
Et quelques mots sur Guido Vianello. Il est grand, il est Italien et Thérèse, la serveuse du Bonne-Entente l’a trouvé craquant.
Samedi à 11 heures, j’espère qu’il aura la même allure…