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UNE VIE DE FÉVRIERS INOUBLIABLES

Par Réjean TREMBLAY

Publié le

C’est Myriam Bédard qui a ouvert les portes de ces mois de février qui remplissent une partie importante de ma vie. Pour écrire cette chronique que vous avez lue avec grand intérêt si je me fie aux réactions, je me suis replongé avec Jean-Marc St-Pierre dans les souvenirs de ce février 1994 à Lillehammer. 

 En revivant les drames de cette conquête de deux médailles d’or en une semaine.

Puis, mon ancien collègue François Lafortune, un véritable historien régional au Saguenay, a publié quelques-uns de mes articles d’il y a quarante ans avec Gaétan Boucher. Le premier athlète masculin d’un sport individuel à avoir gagné une médaille d’or. Puis une deuxième qui a fait chavirer le cœur des Canadiens. 

J’ai tout relu les textes envoyés de Sarajevo, la pizza chez Gaj, les amours de Gaétan avec Karin Fliege, la guerre entre les Nordiques et le Canadien pour arracher la première mise au jeu à son retour…

Mais vous ne vous en souvenez pas. 1984, c’est tellement loin…

En préparant cette chronique, je suis tombé sur les textes écrits à Vancouver lors des Jeux de 2010. Peut-être que vous vous rappelez du but gagnant de Sidney Crosby ? Mais si vous aviez dix ans en 2010, vous devez vous rappeler de la prestation de Joanie Rochette le mardi soir à Vancouver au programme court. Sa mère et confidente était morte à Vancouver deux jours plus tôt. 

Quand elle a patiné, pas une personne dans l’aréna n’avait les yeux secs. Je le confesse, j’avais les yeux mouillés et la gorge serrée. J’étais au téléphone avec Julie Snyder qui braillait elle-aussi…

 Le vendredi avant la fin des Jeux,  lors de la conférence de presse pour annoncer le programme de la cérémonie de clôture,  j’avais passé mon téléphone à Joanie debout sur la scène pour qu’elle parle à Céline Dion.

Elle allait patiner sur Vole une chanson de Céline et puis, comme le disait René Angélil, la petite avait chanté à Vegas le soir de la mort de son père Adhémar. Elle et Joanie pouvaient se comprendre.

Mon article principal dans La Presse sur Joanie Rochette m’avait permis de gagner le grand prix canadien de journalisme sportif. Quand j’ai reçu le prix, j’étais passé au Journal. 

ALBERTVILLE, NAGANO, SOTCHI ET LES AUTRES

 Albertville en 1992 ont été des Jeux inoubliables. Pour une raison spéciale. Ti-Lou Larouche avait fait le voyage avec sa sœur pour skier à Méribel et Val Thorens. C’est Bernard Trottier qui nous avait arrangé un deal avec Solomon pour les skis. 

J’avais fait une entente avec Bertrand Raymond. On se battait comme d’habitude pour les primeurs, les entrevues et les chroniques mais la bataille commençait à midi. À cause du décalage horaire. L’avant-midi, on a fait le plus beau ski de notre vie. Les pistes étaient réservées aux vip’s et aux journalistes. 

Des noms s’entremêlent. Philippe Laroche et Nicolas Fontaine, médaillés en ski acrobatique, encore sport de démonstration. La Chris Nilan du patinage, Kathy Turner qui jouait aux quilles en patinant. Un abat par course. Elle aurait dû être disqualifiée cent fois.

 Les filles du patinage de vitesse courte-piste…

Eric Lindros qui jouait pour le Canada avec Joé Juneau. Et Marcel Aubut qui quittait l’aréna en cachette pour aller retrouver Carl Lindros à la Taverne de l’autre côté de la rue…

Puis Nagano en 1998 où j’ai appris de très costaude façon que Patrick Roy n’avait pas du tout apprécié la mini-série Le Masque à TQS.

Et les pleurs des filles du hockey féminin vaincues par les Américaines. Et Franco Nuevo qui trouvait Sheila Copps sexy. 

 Et Wayne Gretzky qui restait sur le banc pendant les tirs de barrage ? Avez-vous souvenir ? 

Salt Lake City, 2002, quelques mois après les attentats du 11 septembre à New York. Qui a pu oublier les deux tours ?

Danièle Sauvageau, formidable coach des filles, Mario Lemieux et Team Canada, Jamie Sale et David Pelletier qui se sont fait voler pour de vrai une médaille d’or en patinage artistique par une juge française corrompue…

Et François Gagnon, expulsé de son hôtel parce qu’il s’était embarré dans le corridor quand la porte de sa chambre s’était refermé derrière lui. Il était descendu à la réception drapé dans une copie du USA Today.

Les choses se sont bien terminées, François s’est marié à Las Vegas il y a un an ou deux.

Et Sotchi en 2014  où on se rendait au centre de presse en shorts en croisant des palmiers. Et où Vladimir Poutine s’est retrouvé sur l’estrade de la Maison du Canada avec Marcel Aubut…et sur la Une du Journal. 

 Et les deux buts de Marie-Philip Poulin, vous vous en rappelez ?

Et Pyeongchang, en 2018. Pour moi, des Jeux inoubliables à cause des athlètes, bien sûr, mais à cause de mes amis et camarades. Mathieu Big Matt Boulay, André Cyr, le vrai leader aux sports et Alain le Yéti Bergeron qui est redescendu des montagnes deux jours avant la fin des Jeux.

Photo : Avec (de gauche à droite) Craig Ramsay, André Cyr et Mathieu Boulay

On a tripé comme des adolescents en travaillant 18 heures par jour à cause d’un décalage de 11 ou 12 heures. Fallait faire deux journées en une.

Mais Big Matt avait le don de dénicher des steakhouses coréens et de se mettre dans le trouble avec des articles explosifs sur le traitement  du français par le COC, le comité olympique canadien.

La vérité, ça s’énervait pas mal plus à Montréal qu’à Pyeongchang. 

Y a eu la médaille d’or de Samuel Girard de Petit Saguenay, les médailles des sœurs Dufour-Lapointe, de Kim Boutin, de Mikaël Kingsbury et les gars de l’équipe du Canada. Maxim Lapierre en premier. 

Et 2018, c’est tout frais. Vos souvenirs pourraient compléter les miens. Ne vous gênez pas pour les écrire, ça va faire plaisir à de nombreux lecteurs…

Et surtout, n’oubliez pas la Saint-Valentin…ça pourrait être le repas le plus payant de l’année. 

ÉditoLa uneOlympiquesRéjean Tremblay

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