NEW YORK- Un orchestre symphonique en tournée, c’est une immense équipe de hockey de 85 joueurs. J’ai eu le privilège de les rejoindre à New York alors que Yannick Nézet-Séguin et son Orchestre métropolitain étaient invités par le Carnegie Hall à y donner un concert.
C’est une chronique qui parle de sport mais qui parle aussi de grandes performances, de victoires et de la recherche de l’excellence.
J’ai discuté avec des musiciens, j’étais avec eux dans le même hôtel et j’ai eu le plaisir de rencontrer Yannick Nézet-Séguin.
J’ai sans doute couvert 1000 ou 2000 vestiaires de hockey, de baseball, de boxe ou de Formule 1 dans ma carrière. L’atmosphère après le concert de Carnegie Hall rappelait les meilleurs de ces vestiaires. La joie, la fébrilité, l’adrénaline, la fierté. J’ai senti autant que j’ai compris pourquoi l’Orchestre Métropolitain de Montréal s’est hissé jusqu’au niveau des grands orchestres internationaux. Parce que tout le monde, du chef au deuxième violon se surpasse. Donne tout ce qu’il peut donner. C’est palpable. C’est une énergie folle.
Ça explique tout. L’Orchestre Métropolitain était le petit orchestre de Montréal. Loin derrière le prestigieux OSM, l’Orchestre Symphonique. L’OSM, c’était les grands. Les riches. C’était Charles Dutoit. L’OM, c’était plus pour les bonnes gens ordinaires. Quand Pierre Péladeau a décidé de financer l’orchestre il y a quarante ans, c’était avec la même intention qu’il avait fondé le Journal. Pour rejoindre les travailleurs et ce monde ordinaire. Et l’OM jouait dans les quartiers.
Il y a presque 25 ans est arrivé un jeune chef dans la vingtaine. Avec du génie et une ambition irrésistible. Faire de ce gentil orchestre de la Ligue américaine, un grand orchestre sans renier ses liens avec le peuple. Il avait un drôle de nom qui rentrait mal dans les manchettes. Yannick Nézet-Séguin.
Depuis, l’orchestre a fait une grande tournée européenne il y a cinq ans, deux tournées aux États-Unis, a été invité par Carnegie Hall, Nézet-Séguin a signé un prestigieux contrat d’enregistrement avec Deutsche Gramophon, LA compagnie d’enregistrement de musique classique au monde, et l’OM se prépare à un grande tournée européenne l’an prochain…tout en continuant à jouer à Lanaudière ou dans Charlevoix devant son monde.
Mais tout ça part de la détermination et de la passion d’un leader qui soulève toute l’organisation. Et Fabienne Voisin, la directrice générale ajoute, d’une sorte d’amour qui unit le chef et les musiciens.
Cette passion, ce désir d’exceller, cette farouche détermination à remplir les défis, c’est justement ce que je souhaite au Canadien.
Je comprends très bien le principe de la reconstruction. Mais les Sabres, les Red Wings ou les Sénateurs ont reconstruit eux-aussi. L’arrivée de Steve Yzerman donne un peu d’espoir à Detroit. Mais n’importe laquelle reconstruction doit être inspirée par une farouche détermination à atteindre l’excellence. Et au hockey, perdre 3-2 et se vanter d’avoir bien joué, n’est pas un signal très fort.
Il faut que l’obligation du surpassement vienne de la tête. Du vrai leader de cette organisation. Faut que ça commence le plus tôt possible. Pour que les joueurs aient ce goût viscéral de la victoire. Et la haine de la défaite. Pour qu’ils n’apprennent pas trop à se satisfaire de la médiocrité.
Sinon, ça pourrait ressembler à Buffalo ou Ottawa…
VANESSA LA CHAMPIONNE : RETOUR AU CPE
Vous connaissez tous l’histoire poignante de Vanessa Lepage Joanisse. Comment elle s’est sortie d’une sévère commotion et d’une dépression profonde, comment elle a perdu 150 livres et surtout comment elle a gagné son combat jeudi soir. Un combat serré que j’ai enfin pu voir vendredi. Aves les angles des caméras de la télévision, je suis arrivé à une décision difficile de 96-94. Pour Vanessa. Mais un match nul aurait pu être correct aussi.
Cette jeune femme est admirable. Demain mardi, vers 8 heures moins le quart, elle va se pointer au Centre de la petite enfance Les Vers à choux à Mont-Laurier pour entreprendre sa journée d’éducatrice. Les enfants vont s’être ennuyés de leur championne.
Et plus tard cette semaine, je vais avoir l’occasion de dire tout le bien que je pense de Steven Butler.
Et d’Anthony Joshua.
Et de Joseph Parker.
Et d’Alex Lanctôt.